ascension
La série Ascension, bien que très différente visuellement de mes précédents travaux, condense d'une certaine manière les thèmes que j'ai déjà abordés. A savoir :
L'interaction Homme et Nature (Série des Roches, des Lacs et des Echelles)
Le thème de l'échec et de la chute (Série des Casse-têtes et Icare)
Inspirée du monde de l'escalade dont elle reprend certains signes (la pierre, les traits de magnésie laissés pour repérer une voie à suivre ou les traces de doigts déposées sur les prises), cette série commencée pendant le confinement répond à un besoin vital d'évasion, de nature.
J'ai toujours été fasciné par la pierre dans son aspect brut, rugueux, recouvert de lichens. Cette roche qu'on trouve en forêt ou en bord de mer, qu'on touche pour absorber de bonnes ondes, recharger ses batteries. Je pense qu'étant bloqué dans mon appartement, j'avais besoin de peindre cette matière, de faire une peinture qu'on voudrait autant voir que toucher pour se rassurer, s'apaiser.
Je voulais restituer cette sensation de la pierre sans pour autant passer par l'imitation, le trompe l’œil, mais en testant des procédés qui apporteraient de l'aléatoire, de l'accident, de l'échec aussi afin de pouvoir transformer la peinture en pierre.
Comme dans la série des Lacs, où formes aléatoires et géométriques s'opposent afin de questionner le rapport Homme et Nature ; la forme du châssis des Ascensions joue de ce rapport de force. Les tableaux sont ainsi à moitié « usinés », comme une pierre qui aurait été en partie coupée pour être extraite, qui serait en cours de découpe, ou qui se serait cassée.
Cette notion d'extraction de la pierre et de mise en scène muséale est renforcée par l'échelle de photo présente sur chaque tableau. Utilisée en Archéologie pour indiquer l'échelle d'un objet, elle permet ici de questionner la temporalité. Est-ce que cette pierre et ces marques sont anciennes ? Sont-elles actuelles et sommes nous dans un futur hypothétique ? Quelles questions se poseraient les Hommes qui retrouveraient ces traces de doigt au milieu de falaises verticales ?
Le côté métaphorique de l'escalade est également important. L'idée de tracer sa propre voie en fonction de son environnement, de chuter, de recommencer, de prendre appui sur des failles, des aspérités, des défauts de la pierre, de s’agripper, de s’accrocher coûte que coûte, de se dépasser pour finalement s'élever tant physiquement que spirituellement.
The Ascension series, although very different visually from my previous work, somehow condenses the topics I have already discussed. As :
- Interaction between Man and Nature (Series of Roches, Lacs and Echelles)
- The theme of failure and falling (Casse-têtes & Icare series)
Inspired by the world of climbing from which it takes certain signs (the stone, the lines of magnesia left to identify a path to follow or the fingerprints deposited on the holds), this series I started during confinement meets a vital need to escape, a need of nature. I have always been fascinated by stone in its rough appearance, covered with lichens. This rock that we find in the forest or by the sea, that we touch to absorb good waves, recharge our batteries. I think that as I was blocked in my apartment, I needed to paint this material, to make a painting that we would as much like to see as to touch to be reassured, to calm down. I wanted to restore this feeling of stone without necessarily going through imitation, trompe l'oeil, but by testing processes that would bring randomness, accident, failure too in order to transform painting into stone.
As in the series of Lakes, where random and geometric shapes are opposed in order to question the relationship between Man and Nature; the shape of the Ascension chassis plays on this balance of power. The tables are thus half "machined", like a stone that would have been partly cut to be extracted, which would be in the course of cutting, or that would have been broken.
This notion of stone extraction and museum staging is reinforced by the photo scale present on each painting. Used in Archeology to indicate the scale of an object, it allows here to question temporality. Is this stone and these marks old? Are they current and are we in a hypothetical future? What questions would men who would find these fingerprints in the middle of vertical cliffs would ask themselves ?
The metaphorical side of climbing is also important. The idea of tracing your own path according to your environment, falling, starting over, building on faults, roughness, flaws in the stone, grabbing, hanging on at all costs, to surpass oneself in order to finally rise both physically and spiritually.






